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Tout est mangé par la rouille ! On y peut rien, la brise océanique lessive la côte sans relâche.Ici, à Essaouira, le fer est ravagé par une corrosion omniprésente. Ici ce n'est pas la société qui va mépriser le ferronnier, c'est la nature, sans pitié. C'est comme si il y avait une accélération du temps, une grille prend en une année sa bonne patine de 100 ans. Humidité, sel et vent les ingrédients idéals pour ruiner instantanément les oeuvres de l'art du fer !
Essaouira a, au nord, vers la plage de Safi son marché à la feraille. C'est un des marchés les plus sauvages que l'on puisse trouver: tout en brut, matériaux arrachés, un grand recyclage des choses les plus improbables. Beaucoup de planches d'acier à demi mangées, des portails, citernes défoncées, planches cabossées, barres nouées ... tout ce que vous voulez, mais non reconnaissable. C'est pour le bon oeil !
Mais comme toujours au Maroc on ne recule devant rien. Des ateliers on en trouve plusieurs, qui avec la bonne vieille technique rudimentaire, s'accommodent de tout. La majeure partie d'entre eux sont de petite taille et obligent les artisans à travailler dehors pour réaliser les grilles forgées. On cintre à froid, on travaille peu avec le feu. Le grand duel des éléments: la marée océanique ou la fournaise terrestre. Qui aura la dernière raison ?
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